Évaluation et prise en compte du potentiel hydroélectrique
Extrait SDAGE Adour-Garonne 2010-2015
Article mis en ligne le 27 février 2010
dernière modification le 27 février 2012

Cet extrait du SDAGE Adour-Garonne de 2009 démontre l’inadéquation entre la production des microcentrales et la nécessité de répondre à la pointe de la demande en électricité. Ce dont nous avons stratégiquement besoin, c’est de la production des centrales de lac, des centrales fonctionnant par éclusées et des STEP, surtout pas de celle des microcentrales.

Une production de pointe indispensable à l’équilibre et à la sécurité du système électrique

L’électricité ne se stockant pas, la demande électrique s’exprime davantage en termes de puissance de pointe (MW) qu’en termes de productible énergétique (TWh).

Les centrales nucléaires qui assurent l’essentiel de la production électrique de base ne sont pas adaptées aux variations dans le temps de la consommation, à la différence des turbines hydroélectriques ou à combustion qui sont activées pour satisfaire la production de pointe représentent un moyen de choix pour couvrir la pointe de la demande, moins coûteux et polluant que les turbines à combustion.

Cette contribution concerne surtout les grandes centrales qui fonctionnent par éclusées ou en lac. On distingue en effet les :

  • centrales fonctionnant au fil de l’eau (durée de remplissage du réservoir alimentant la chute inférieure à 2 heures) ; gros débits, faibles hauteurs de chute, sans capacité de modulation selon les pointes de consommation électrique ;
  • centrales fonctionnant par éclusées (durée de remplissage comprise entre 2 et 400 heures) qui répondent aux besoins électriques pendant les périodes de pointe de consommation ;
  • centrales de lac (durée de remplissage supérieure à 400 heures) ; lacs de montagne, forte hauteur de chute, grande capacité de modulation en pointe ; permettant de concentrer la production en hiver, aux heures de pointe de consommation d’électricité ;
  • stations de pompage (STEP) : disposant de 2 réservoirs reliés par des turbines-pompes qui remontent l’eau en heures creuses et la restituent en heures pleines ; elles ont un rendement énergétique global de l’ordre de 75 % mais une forte contribution à la pointe.

La figure 3 montre la contribution des grandes centrales de lacs et d’éclusées pour couvrir la pointe de la demande.

Le stockage d’énergie dans les grandes retenues hydrauliques permet un démarrage rapide et une montée jusqu’à la pleine puissance en quelques minutes qui font des grandes installations un atout précieux en matière de sécurité du système français et européen. En effet, en cas de défaillance d’un moyen de production, le recours à l’énergie hydroélectrique permet d’augmenter très rapidement la puissance, afin d’éviter un délestage ou de rétablir le courant au plus vite. Cela concerne les installations hydroélectriques qui fonctionnent en éclusées ou avec un lac, capables de démarrer en une dizaine de minutes et sans apport d’énergie extérieur.

Ces enjeux de contribution à la pointe et de sécurité du système portent sur les grandes centrales fonctionnant en lac, éclusées ou STEP qui représentent moins de 25 % du nombre de centrales existantes. La capacité modulable (production de pointe) représente environ 15 000 MW sur 25 000 MW de capacité totale installée.

Extrait du document d’accompagnement n°7 "Évaluation et prise en compte du potentiel hydroélectrique" du SDAGE Adour-Garonne 2010-2015, p.122.


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