Après des siècles de persécutions, il ne restait en 1996, sur l’ensemble des Pyrénées, qu’une poignée d’ours en Béarn. A compter de cette année-là, neuf plantigrades, six femelles et trois mâles, issus de Slovénie, ont été réintroduits en Pyrénées centrales. L’espèce a ainsi repris pied au centre de la chaîne tandis que la partie occidentale n’était plus que le repaire de deux ou trois mâles. En 2018, deux ourses furent enfin lâchées en Béarn. Si l’une a pris, depuis, ses quartiers de l’autre côté de la frontière, celle dénommée « Sorita » s’est installée dans les vallées d’Aspe et d’Ossau où elle met bas trois oursons en 2021. Ainsi 17 ans après la mort de la célèbre « Cannelle », dernière femelle de la souche autochtone, l’Ours se reproduit à nouveau à l’ouest des Pyrénées.
L’évolution favorable de la population pyrénéenne qui comptait 64 individus en 2020, dont neuf portées, prouve que le milieu convient parfaitement aux plantigrades et que leur disparition était due bien plus à la destruction dont ils faisaient l’objet qu’à une perte de qualité de l’habitat.
Ici comme ailleurs en Europe, l’avenir de l’Ours passe primordialement par son acceptation sociale, c’est à dire essentiellement par une bonne gestion des contraintes que sa présence impose aux hommes qui partagent son territoire. Favoriser la protection des troupeaux, prévenir les dégâts aux ruches et aux cultures, responsabiliser les chasseurs, sont désormais les priorités d’une politique de protection de l’espèce. De la même façon que l’Ours est capable de s’adapter aux activités humaines, nous devons nous adapter à sa présence.
Situation en 2021
L’ours brun des Pyrénées
Article mis en ligne le 5 juin 2021
dernière modification le 22 mai 2023