Appel à l’abandon du projet de nouvelle liaison routière Pau-Oloron
Article mis en ligne le 30 mai 2012
dernière modification le 5 octobre 2012

La Conférence de presse organisée par Code Béarn à Billère le 10 mai 2012 a été l’occasion pour notre association de confirmer son opposition au projet de nouvelle liaison routière Pau-Oloron. Nous nous joignons à Code Béarn et aux nombreuses autres associations présentes pour demander l’abandon de ce projet.

Prenant acte pour le projet considéré tel qu’il est présenté par le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques :

  • Qu’il consiste à reprendre l’ancien projet de liaison auto-routière A650 dit Axe E 07 pourtant abandonné en 2008 par l’État lequel est requalifié par le CG 64 « d’intérêt local », habillage subtil pour s’accommoder de la loi Grenelle 1.
  • Que le dossier d’études ne comporte aucun comparatif avec d’autres solutions, routières ou ferroviaires et que, d’emblée, les collectivités locales excluent, sans étude, le rail, la RN 134 et la revitalisation du réseau secondaire. Cela étant contraire à la loi LOTI [1] du 30 décembre 1982.
  • Que l’emprise foncière de ce projet participerait à la destruction durable de plusieurs centaines d’hectares de terres agricoles, dérobées ainsi aux productions locales actuelles ou futures. De plus ce genre de voie routière favoriserait l’extension du mitage pavillonnaire.
  • Qu’une nouvelle voie fragiliserait, fragmenterait et détruirait de manière irréversible, ici ou là, des sites naturels remarquables, d’exception pour la plupart classés Natura 2000 ou ZNIEFF. Il s’agit des zones humides dans la vallée de la Bayse, coteaux boisés et pelouses sèches d’Arbus, Aubertin, Estialesq… où la richesse de la biodiversité est à ce jour intacte, préservée, où des espèces protégées au sens de la Directive européenne habitats (DH2 et
    DH4) sont observées et témoignent de cette richesse.

Se basant sur ces 4 points majeurs, la SEPANSO, s’associe à Code Béarn et appelle le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques à l’abandon de ce projet de nouvelle liaison routière Poey de Lescar – Gurmençon.

En parallèle nous demandons :

 L’amélioration des conditions de déplacement des citoyens avec :

  • le réaménagement complet de la RN 134,
  • la réouverture de la ligne ferroviaire Pau-Canfranc,
  • la revitalisation du réseau routier secondaire : D9 par exemple..
  • la mise en œuvre d’un maillage efficace de lignes de bus ne laissant personne de côté (zones rurales).

 Une vision à long terme de l’aménagement de notre territoire, pertinente d’un point de vue économique, environnemental et humain au service de tous.

Une vision qui invente le futur et non qui se fonde sur des solutions, certes connues, mais dépassées.

Cette vision, portée par un débat démocratique, sera fondée sur la pleine conscience de tous les enjeux et défis à venir ainsi que des conséquences des décisions prises :

  • sur les plans humain, social, économique et sanitaire : 40 000 décès par an en France dus aux particules fines ! Où doit aller prioritairement l’argent public ?
  • défis environnementaux et climatiques, défis énergétiques et de matières premières, liés aux limites, annoncées, de la disponibilité des énergies fossiles, des ressources et des espaces naturels (quel monde voulons nous laisser à nos enfants ?).

Enfin, nous voulons ici rappeler que nos propositions sont en totale cohérence avec la déclaration conjointe, du 28 septembre 2011, des ministres des Transports espagnol et français dont les termes essentiels sont :

  • travailler ensemble en vue de la promotion du transfert modal du transport routier vers des modes plus respectueux de l’environnement tels que les modes ferroviaire et maritime
  • donner une impulsion, avec la région Aquitaine et la Communauté autonome d’Aragon, au projet de réouverture de la ligne ferroviaire Pau-Canfranc
  • poursuivre la modernisation et l’amélioration de la sécurité des liaisons routières frontalières

et de conclure :

Déclaration conjointe France-Espagne
  • Compte tenu de la priorité accordée aux projets ferroviaires et de la
    sensibilité des milieux traversés par la RN134 et la N-330, ainsi que la RN125 et la N-230,
    IL N’Y A PAS LIEU DE PROCÉDER A L’AUGMENTATION DE LEUR CAPACITÉ.

Jean-André BELLOCQ

Pour en savoir plus, Vous pouvez consulter le site www.codebearn.org
Si vous trouvez de l’intérêt pour ce sujet, parlez-en autour de vous, faites tourbillonner des idées neuves, participez à nos actions et proposez l’appel "Pour l’abandon du projet de nouvelle route Poey-de-Lescar - Oloron" accessible à partir du site de Code Béarn.