Algues vertes gavées de nitrates et de phosphates

Le développement des algues vertes sur le littoral basque est étroitement lié aux pratiques agricoles et industrielles du bassin de l’Adour, ainsi qu’aux rejets des stations d’épurations.

Article mis en ligne le 18 juin 2023
dernière modification le 22 juin 2023

La Marée verte déroule son tapis vert sur le littoral basque - S1-ep2

C’est une marée qui nous vient des terres. Les algues vertes au développement irrépressible sont nourries par un courant continu de nutriments déversés le long des rivières du sud-ouest.

Un torrent de résidus issus d’engrais utilisés pour la culture intensive des céréales, de déjections issues de centaines de fermes usines de l’arrière-pays et des rejets en provenance de nos stations d’épuration.

Ces rations généreuses de nitrates azotés dégoulinent littéralement le long des quatre départements du bassin versant de l’Adour pour polluer les rivières, fleuves et nappes phréatiques. Au bout du tuyau, les algues vertes sont la « moisissure » qui témoigne du changement de composition de nos eaux douces puis de notre océan.

Autrefois les zones humides et arborées permettaient de servir de tampons à ces excès de nitrates et phosphates. Les intempéries moins fréquentes mais plus violentes et l’urbanisation des terres sont les facteurs aggravant du phénomène en lessivant les terres et accélérant le ruissèlement.

Au Pays basque, comme en Bretagne, la prolifération des algues s’aggrave en eaux calmes, peu profondes, et en période estivale parce que les nutriments ne peuvent être dilués, et que la température et la luminosité sont optimales pour leur développement.
Les algues abondantes recouvrent alors les plages, les rochers. Elles privent alors le milieu aquatique de lumière, d’oxygène et finissent par pourrir sur place en occasionnant des dégagements gazeux pouvant être toxiques comme sur les plages en Bretagne. Bientôt sur notre littoral basque ?

Ces macro-algues servent également de véhicules à d’autres algues pouvant être toxiques (Ostreopsis Ovata) et sérieusement affecter la santé au niveau respiratoire et/ou cutané des baigneurs.
Comme souvent en matière d’environnement, La cause de cette pollution est très loin des dommages causés.

Seule l’interruption de ces apports en nutriments permettra de faire cesser cet envahissement et l’hécatombe de la biodiversité.

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CC – Sepanso 64