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Déviation de Cardesse, un bien mauvais choix de tracé - [SEPANSO Pyrénées-Atlantiques]
Déviation de Cardesse, un bien mauvais choix de tracé
Article mis en ligne le 1er juillet 2008
dernière modification le 22 août 2011

La SEPANSO Béarn demande d’annulation de l’arrêté préfectoral en date du 20 mars 2008 déclarant d’utilité publique les travaux d’aménagement de la déviation de Cardesse.

Le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques a décidé de réaliser une déviation du village de Cardesse. Cette route départementale (la D9) relie Oloron Sainte Marie à Orthez en traversant le village de Cardesse.
Le projet n’étant pas compatible avec le Plan Local d’Urbanisme de Ledeuix, cette décision de Monsieur le Préfet autorise le conseil général à procéder à des expropriations.
Le site envisagé, la plaine alluviale et inondable du Luzoué, fait partie du site NATURA 2000 FR7200781 (« Le Gave de Pau »). Il s’agit en effet d’un habitat prioritaire au niveau européen contenant notamment des espèces classées d’intérêt communautaire.

L’arrêté est illégal sur le fond, au regard des dispositions internationales et nationales :

  1. Absence de solutions alternatives.
  2. La commission des mesures compensatoires n’a pas été informée par l’État français.
  3. L’arrêté contesté par la SEPANSO ne tient aucunement compte des autres tracés avancés lors de l’enquête publique (le bilan coût - avantages de chacun conformément à la Directive Habitats n’est pas respectée). Le coût du projet envisagé (3,6 millions d’euros pour 1280 mètres…) apparaît très largement disproportionné par rapport aux variantes présentées à l’enquête publique - qui n’ont pas fait l’objet d’une étude approfondie – et sans justification du fait de ses impacts très négatifs sur l’environnement comparé aux autres tracés.
  4. Le tracé retenu va affecter notamment des espèces comme l’écrevisse à pieds blancs et la lamproie de Planer classées en annexe II de la Directive Habitats. Aucune évaluation des incidences à l’égard de la loutre et du vison d’Europe n’est envisagée.
  5. Le tracé traverse une barthe, zone humide située en zone inondable. Or la SOGREAH a effectuée en juillet 1998 une étude sur l’eau de laquelle il ressort que la zone concernée par le projet est une zone inondable. La route surélevée empêchera le Luzoué de s’étaler lors des crues et augmentera ainsi leurs effets sur la rive opposée et celles des communes en aval …
  6. Les riverains et habitants du quartier des Yolettes vont se retrouver enclavés avec des conditions de vie altérées : une insécurité des piétons, des risques d’accidents pour l’accès à la RD 9 et l’accès au bourg (avec un seul point d’accès ou de sortie sur la RD 9 ou le village au lieu de trois actuellement), des nuisances acoustiques importantes et un cadre de vie détérioré.

En 2002 une enquête publique avait déjà eu lieu, portant sur les différents tracés possibles. Un des tracés envisagés permettait de se situer en dehors de la zone inondable du Luzoué, en limitant les ouvrages d’art (dus à la traversé de la zone inondable) et pour un coût deux fois moins élevé pour la collectivité.

La crue du 11 juin 2008 ne sera-t-elle que prétexte à enrocher les berges et à accélérer le courant pour le rendre plus dévastateur en aval ?