D’une zone rurale à un complexe industriel
Le complexe industriel de Lacq est situé entre Pau et Orthez, sur la plaine du Gave de Pau, au milieu des « saligues », forêts inondables ou ripisylves, là où se trouvaient des prairies marécageuses, des bosquets. Il n’y avait autrefois aucune construction, le risque d’inondations étant trop important. C’était une région essentiellement rurale qui vivait de polyculture.
A la fin des années 1950, deux révolutions techniques arrivèrent en même temps : le maïs hybride, très productif et rentable et l’exploitation du gisement de gaz. Voilà qui modifiera profondément les modes de vie, les paysages et les mentalités.
Avec le complexe s’est créée, à 6 km de là, de l’autre côté du gave, une ville nouvelle construite de toute pièce : Mourenx. C’est là qu’ont vécu jusqu’à 11 000 personnes essentiellement des ouvriers de différentes nationalités. On se souvient encore de ces hommes et de ces femmes qui ont connu, lors de la création de cette ville atypique, des conditions de vie très précaires. Mais le travail était là et pouvait être, à l’époque, synonyme d’espoir, de réussite sociale ou/et professionnelle.
Aujourd’hui Mourenx accueille un peu plus de 7000 habitants. C’est une petite ville où se côtoient plusieurs cultures, plusieurs histoires.
L’exploitation du gaz de Lacq a commencé en avril 1957, lorsque les problèmes liés à sa forte teneur en hydrogène sulfuré (H2S) ont pu être résolus. La disponibilité d’une énergie abondante ainsi que des produits extraits et dérivés du gaz explique le développement rapide et la diversification du complexe industriel essentiellement en direction d’activités chimiques (chimie du soufre, du carbone et de l’azote).
Lacq aujourd’hui
Le complexe industriel de Lacq, c’est environ une vingtaine d’entreprises classées SEVESO, réparties sur quatre plates-formes dans un espace d‘une dizaine de km².
– La plate-forme de Lacq reçoit essentiellement des industries dont les activités principales sont la chimie du soufre et l’exploitation du gaz. Sept établissements sont classées SEVESO.
– La plate-forme de Mourenx est gérée par la SOBEGI depuis une trentaine d’années. Elle accueille des unités de chimie fine. Une dizaine d’établissements sont classés SEVESO.
– La plate-forme de Mont est reliée par pipes à l’usine de Lacq. Elle accueille sur son site ARKEMA, qui exploite depuis 2010 un pilote de nanotubes de carbone. L’établissement est classé SEVESO seuil haut.
– La plate-forme de Pardies-Noguères accueille trois établissements classés SEVESO seuil haut.
Actuellement, si l’odeur du soufre a diminué, des produits plus sournois et tout aussi dangereux sont utilisés ou/et fabriqués sur le site et à proximité.
Les pollutions historiques comme actuelles dues à l’activité industrielle sont nombreuses : c’est un véritable cocktail d’hydrocarbures, de métaux lourds, et autres substances chimiques que l’on retrouve dans les sols, les eaux et l’air.
Dans les communes de Pardies, Os-Marsillon, Noguères et Mont des arrêtés de restriction d’usages ont été pris interdisant l’utilisation des eaux souterraines ou des eaux de surface « à des fins alimentaires et sanitaires ou pour l’arrosage et le lavage des fruits et légumes cultivés ».
Le complexe de Lacq est couvert par deux plans de prévention des risques technologiques, celui de Mourenx adopté en juin 2012 et celui de Lacq-Mont en cours d’élaboration.