Le scénario Afterres2050 est le fruit du travail de l’association Solagro avec le soutien de la fondation Charles Léopold Mayer. Il correspond aux principes d’utilisation de la biomasse repris par le scénario Négawatt 2011 avec pour préceptes communs la sobriété, l’efficacité et la durabilité.
L’objectif de ce scénario est de proposer des solutions alternatives crédibles à l’utilisation des sols agricoles et forestiers afin de répondre durablement aux besoins de notre population aux horizons de l’année 2050.
La conséquence de ce scénario ? Un changement des modes de culture des terre mais surtout de notre culture et c’est là probablement l’obstacle le plus contraignant.
Notre alimentation se transforme : nous passons d’un régime riche en protéines animales à un régime ou les céréales, les fruits et les légumes occupent une place plus importante. L’élevage se réduit afin de limiter d’une part les pollutions qui lui sont propres, comme la libération de méthane, mais aussi, le besoin en terres cultivables nécessaire à l’alimentation des bêtes. En quelque sorte ce rapport nous fait comprendre la nécessité de nourrir l’homme avant de nourrir l’animal qui ensuite nourrira l’homme. Ce n’est pas la fin de l’élevage à destination de nos assiettes qui est annoncée mais une évolution vers le bien être des animaux.
Notre régime alimentaire n’est qu’un des points abordés par ce rapport. Les paysages seraient eux aussi transformés avec la disparition progressive des grands horizons aseptisés de monoculture au profit de l’agroforesterie, une évolution technicienne du bocage permettant d’augmenter la production de biomasse. Les rotations longues, la lutte biologique, les cultures intercalaires, autant de méthodes qui font aujourd’hui leur chemin pour demain devenir la règle.
Toujours en trame de fond de ce plan, la biomasse, métamorphosée en nourriture, en matériaux de construction ou source de carbone pour la chimie, la biomasse se fait surtout énergie, par l’utilisation du bois mais aussi par la production de biogaz issu de la méthanisation des déjections d’élevage, des résidus de cultures, et des cultures intermédiaires. L’agriculture entre ainsi par la grande porte et prend une part importante du secteur de l’énergie tant convoité, mais cette foi-ci, les agro-carburants ne prennent pas la place des productions destinées à l’alimentation.