Lors du dernier Conseil Départemental de la Chasse et de la faune Sauvage (CDCFS) du 23 septembre la fédération des chasseurs a fait une demande de chasse de 6 coqs sur la vallée d’Ossau. Puis en séance, cette demande a été ramenée à 4 coqs et sur des secteurs distants au maximum de 4 km à vol de grand tétras les uns des autres. Ce marchandage annuel doit cesser.
Pour la Fédération des chasseurs qui se base sur leurs propres comptages, la population de grand tétras est stable. C’est ainsi qu’en mai 2010 et mai 2011 ils ont compté le même nombre de coqs de la Soule à la vallée de l’Ouzoum, sur 58 places de chants. Pas un de plus, pas un de moins. Des comptages en tous points identiques d’une année sur l’autre.
Cette stabilité laisse perplexe.
Les bilans démographiques 2011 de l’Observatoire des Galliformes de Montagne [1] incitent à une grande prudence étant donné que soit des données sur l’abondance ne sont pas disponibles, soit les échantillons sélectionnés sont trop faibles pour une extrapolation plus large. Aucune donnée fiable n’est donc disponible actuellement.
La seule tendance qui est à ce jour exploitable est la chute de 30 % des effectifs en 15 ans (1995–2010) sur la chaîne des Pyrénées.
Selon l’ONCFS, chez le grand tétras seulement 10% à 20% des jeunes parviennent à l’âge d’un an.
Bon nombre d’acteurs de la montagne ont pris des mesures en faveur de la préservation du grand tétras : adaptation des dates et des moyens d’exploitation forestière, feux dirigés afin d’éviter de détruire des zones favorables, sensibilisation et gestion des sports et loisirs en hiver ou printemps…
Dans plusieurs communes, des chasseurs ont cessé de chasser le grand tétras, conscients de sa situation.
Comment peut on admettre de compromettre ce travail de fond en autorisant ensuite des tirs sur le grand tétras ?
La politique de l’autruche a assez duré pour le coq de bruyère.
Nous demandons l’arrêt de la chasse de cette espèce. Si des prélèvements sont encore accordés, le grand tétras disparaîtra sous nos yeux. Le Préfet des Pyrénées Atlantiques doit prendre sa décision en veillant à l’intérêt général.
FIEP Groupe Ours Pyrénées
SEPANSO Pyrénées Atlantiques